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ADD Bent accident de plongée

ADD Bent accident de plongée

Plongee du 26/7/2009 a Lavanche au lac du Bourget. Cela fait un mois que je n’ai pas plongée depuis le 28/6, en repos forcé suite à mon ADD sur l’avion. Il faut donc que je m’y remette, que je retrouve mes marques doucement et surement et que je me rassure avant de partir en Aout pour Dahab. Papa ne sera pas là, je téléphone donc à Eric pour savoir si il veut bien me servir de binôme en ce Dimanche, car je ne sais pas ce qu’il ont tous , en ce moment ils ne plongent que le samedi!

Flash back un petit retour en arrière sur ce qu’il s’est passé pour moi et mon Bent. La plongée sur l’avion s’est très bien déroulée, aucun soucis, pas de problème de déco, pas froid ni d’effort, NADA.

Retour à la maison pour le Barbecue, et vers 16h, 16h 30 légère douleur dans l’avant bras droit, comme une tendinite, avec durcissement du muscle. J’y prête attention, les articulations sont OK, pas de gène dans le poignet, pas de blocage non plus ; je me dis normal fatigue, je suis droitié j’ai forcé un peut en sortant le matos (le recycleur = 25kg plus les bails out) du bateau et en montant les marches. Dans l’après midi je bois environ 3 litres sans me forcer tellement j’ai soif.
La légère douleur évolue doucement ver le coude mais toujours rien de très alarmant, comme après avoir fait des tractions par exemples. Dans la soirée, je prend un aspirine, alors que ca se renforce, puis la douleur disparaît.
Lundi matin, la douleur réapparait  et évolue vers l’épaule: ha ca sent pas bon ! Si c’est une bulle elle est en train de remonter. Elle risque pas de trouver le cerveau y en a pas ! Je téléphone donc au Docteur Bertrand Delafosse du caisson de Lyon, qui me pose tout un tas de question, puis me diagnostique un Bent c’est à dire un accident de décompression de type 1. Il me demande de venir vers 18h pour me faire une séance de caisson.
Je prend une polaire et un gilet, un livre, et mon ipod et go direction Lyon, l’Hôpital Édouard Heriot et son caisson. J’ai eu l’occasion de rencontrer le docteur Delafosse lors d’une conférence sur la plongée qu’il a animée en partie à Chambéry et que j’ai commenté sur ce blog.
En arrivant au caisson toutes les douleurs ont disparu.
Le docteur m’attendait pour la consultation, et me pose tout un tas de question, type de plongée, trimix, recycleur, mélange, plongée unique, si j’ai forcée, comment je me suis déséquipé, la profondeur, le temps fond, comment on est remonté, combien j’ai bu de litres d’eau etc…. Si j’ai déjà eu d’autre pathologie, fractures etc (traumatisme crânien en ski, fractures cotes en ski, et de la main).
Soudain il se retourne vers moi avec un sourire, c’est pas vous qu’on appelle le « gone » ? «  Ben si comment savez vous ça ? Il a du lire ma prose sur sa conférence ! Là je me fait tout petit et on parle de la plongée de son caisson qui n’est plus adapté, et découvre un autre homme que lors de la conférence, j’apprends aussi tout un tas de chose.

Docteur Bertrand Delafosse du centre Hyperbare de Lyon
Docteur Bertrand Delafosse du centre Hyperbare de Lyon

Docteur Bertrand Delafosse du centre Hyperbare de Lyon

Pour le docteur Delafosse mon bent serait due au mouvement de mon bras droit de bas en haut lorsque je suis remonté sur le bout. Celai fait partit des accidents immérités, qui comme dit Philippe sont toujours mérités si on y pense bien : Fatigue, stress, le boulot merde, le nuits sont courtes et le sommeil se fait rare, fatigue physique, physiologique, depuis le début Mars on enchaine les 100m mini tous les weekend, voir plus, la veille j’ai peut être bu deux verres de rosés en trop, ma fille m’a fait un bracelet au poignet droit qui me sert trop et dont j’ai encore les marques, plus le mouvement de va et viens du bras, est ce vraiement immérité ?
Dans mon cas seul une petite recompression à 18m pendant 3 heures suffirait, mais l’hôpital de Lyon est seulement équipé d’un caisson hyperbare du CHU de Lyon est monoplace et je vais être traité en même temps qu’on plongeur plus lourdement touché que moi qui arrive d’Égypte et qui nécessite une table D60 comex, c’est à dire 8h de traitement avec recompression à 60 m à l’heliox.
Imaginez vous 8 heures dans un transat, le confort de 20h à 4h du matin !!! Ils te compriment mais la compression n’est pas vraiment adiabatique ! La température monte à 45° là bas dedans ! Tu as ton masque sur la figure et tu respires un heliox 22/78, c’est froid, ca tombe mal car quand ils te décompriment petit à petit c’est l’effet inverse il fait -15!!! ca pèle ! Houps vite la polaire et le gilet. Tu peux pas dormir car les débits de gaz, et les changements de pression font du bruit et ou te réveille, ainsi que les rinçages à l’oxygène pur. On le sent très bien dans le masque tout d’un coup le gaz est chaud et épais.
Tu ressorts de tes 8 heures et tu as mal de partout ! À cause des courbatures, du transat !
Je rentre chez moi, avec mon ordonnance pour les IRM prescrits pour détecter d’éventuelles nécroses, a donf sur l’autoroute la nuit est belle le jour se lève, c’est beau.

Caisson monoplace hyperbare de lyon à deux dans cette boite pendant 8 heures sans ipod !
Caisson monoplace hyperbare de lyon à deux dans cette boite pendant 8 heures sans ipod !

Caisson monoplace hyperbare de lyon

Je tiens à remercier le Docteur Delafosse, qui a du mérite avec son caisson monoplace pour traiter environ 40 accidents de plongés loisirs par an, ce n’est pas beaucoup mais il faut savoir, qu’un caisson sert à traiter des travailleur hyperbare ( creusement de tunnel, de métro) et traitement de certaine maladie dont la pression et l’oxygène soulage la douleur. Un caisson plus évolué m’aurait permis d’être traité différemment, plus vite et moins longtemps je n’aurai pas eu besoin d’attendre l’autre plongeur. Si un plongeur gravement atteins se présente alors que le caisson est utilisé, il devra attendre ! On n’augmente pas ses chances !

les indications de réanimations :  embolies gazeuses, accidents de décompression, intoxication au monoxyde de carbone, surdités brusques…
les indications dites chroniques : retards de cicatrisation, pneumatoses kystiques, gangrènes gazeuses après chirurgie…

Un caisson neuf vaut 1200000 € soit le prix d’un rond point pas trop sophistiqué ! Sachant que Lyon utilise des techniques d’avant garde en utilisant l’heliox, et que les rond point fleurissent en dépit du bon sens, qu’attend t on pour remplacer celui de Lyon ?
Ce serait bien bien que la région et Monsieur Jean Jacques Queyrane se pose la question.

J’avais prévu de plonger ( des petites) pour le week-end-end-end end du 14 Juillet, mais j’ai eu la frousse, la peur du sur-accident, de m’espropier, de ne plus pouvoir plonger comme avant, le cerveau travaille, et je me suis abstenue, j’en ai parlé avec le master Pascal et M Gardette de la Comex, qui tous m’ont rassurés. Tous ces grands pros m’ont confirmés que cette plongée de plus de 19′ à 107m était un très grosse plongée, et tous me confirment que nous devrions le faire à l’heliox, vu les profils qu’on engage.
Exit l’air, a bas l’azote ! Ça on le savait déjà ! Mais 20 % de N2 c’est encore trop, il faudra travailler sur la méthode.
Merci au docteur Delafosse, merci à mes potes qui m’ont soutenu, qui rassurent. Merci à papa que
j’ai laissé tombé à cavalaire et qui n’a pas pu faire ce qu’on avait prévu. Mon expérience leur sert aussi j’en suit sur.

Donc suite à tout cela, Eric m’accompagne pour ce qui doit être une petite plonge de remise à niveau suite à ce mois d’abstinence. Un de ses copain nous sort sur son zod, on décide de ne pas aller trop loin, à l’avanche, et de rester dans la zone des 40 50 mètres.
On se met à l’eau pas d’appréhension, mais j’ai perdu mes repères, alors que instinctivement mes mains trouvaient tout, dans n’importe quelle position, purges, inflateur, et bails out etc là rien faut que je m’y reprenne à 5 fois !
De même pour la stabilisation résultat paf 57 mètres, bon on remonte légèrement j’observe mon binôme il est l’air le bougre, et suite à ce que je viens d’écrire, je ne veux pas le moindre doute avec l’air. J’ai même froid ! Puré le vieux en un mois il va plus. On remonte doucement, eric saisi son biberon de 50/50 à 20 m et on sort à 46′.
Bon je suis content de moi. C’est purement psychologique, mais la plongée tech c’est avant tout ca, être bien dans sa tête et garder son sang froid.
Là ou d’habitude on fait nos premiers paliers, je suis content de cette profondeur.
Merci Éric.

http://www.lac-du-bourget.fr/public/Centre_Hyperbare_de_Lyon.pdf

 

 

10 réflexions au sujet de « ADD Bent accident de plongée »

  1. Merci pour le témoignage, c’est sympa de partager ton expérience….ça fait effectivement réfléchir à tout ce que l’on peut améliorer sur des plongées engagées !

    J’espère que ce sera bientot plus qu’un mauvais souvenir pour toi !
    Take care…..

  2. LETTRE OUVERTE A MONSIEUR JEAN JACK QUEYRANNE
    Cher Monsieur Queyranne,

    Je me permet de vous interpeller, suite à mon traitement par le centre hyperbare du docteur Delafosse de l’hôpital Edouard Herriot.

    Fin juin je développe un léger accident de plongée ADD1 qui sera traité par le centre hyperbare du docteur Delafosse de l’hôpital Edouard Herriot. Tout se passe bien, j’ai apprécié la compétence du centre, du docteur, et de ses collègues.

    Mais je suis étonné de la vétusté des installations. Celles ci semblent avoir 40 ans d’âge et ne permettent que de comprimer un plongeur, ou accidenté, ou malade à la fois. Le centre de Lyon gère 19 départements et est à cet égard un des plus gros de France : il gère autant d’accident de plongée que que celui de Toulon ou Marseille.
    N’oublions pas que notre très belle régions possède beaucoup de lac et de gravières, lac du Bourget, lac d’Annecy, lac Léman, lac de vouglan pour les plus célèbres en plongée.

    Un centre hyperbare sert aussi à traiter des travailleurs hyperbares qui creusent des tunnels ou un métro par exemple. Il sert à traiter tout un tas de maladies ou d’infection. Un accidenté grave ne peut donc se permettre d’attendre 8 h pour être traité, sous peine de rester gravement handicapé au pire.
    les indications de réanimations : embolies gazeuses, accidents de décompression, intoxication au monoxyde de carbone, surdités brusques…
    les indications dites chroniques : retards de cicatrisation, pneumatoses kystiques, gangrènes gazeuses après chirurgie…

    Les centre de Toulon et Marseille sont largement mieux équipés et plus moderne, pourtant celui de Lyon obtient de très bons résultats, grâce à ses techniques à base d’Heliox, et n’a pourtant pas la même modernité. Il mérite un caisson capable de gérer plusieurs accidentés en même temps. J’ai du attendre 20h le soir, pour être traité, il fallait attendre un autre plongeur pour le comprimer en même temps, alors que j’ai signalé mon accident à 10h le matin.

    J’ai appris que Lyon allait creuser une autre ligne de métro, ce qui veut dire que forcément il y aura des travailleurs accidentés : qui fera t on attendre les travailleurs ou les plongeurs ?

    J’ai aussi appris qu’il existait un projet de remplacement de ce caisson depuis des années, sans cesse repoussé, pourtant un caisson coute 1 200 000 € soit le prix d’un rond point ! Et quand on connait la fréquence de remplacement d’un rond point ! On pourrait largement payer un nouveau caisson multiplace pour Lyon.

    La santé public vaut elle un rond point ? ou Lyon vaut elle moins que Toulon ?

    Pouvez vous, Monsieur Queyranne, faire avancer ce dossier afin de doter notre région du centre Hyperbare qu’elle mérite ?

    Dans l’attente de vous lire, veuillez accepter, Monsieur, mes courtoises salutations.

    Récit et impression suite à mon accident de plongée et son traitement par le centre hyperbare de Lyon
    http://www.lac-du-bourget.fr/index….

  3. Merci pour le témoignage. J’admire ton courage.

  4. Bon rétablissement et « l’objectif Dahab » droit devant !

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