Interdiction de plonger sur les omblières sur le lac Leman
Aussi bien du coté suisse que francais, des arrêtés d’interdiction de plonger sur les Omblières ont été pris ! Une aberration et déjà des voix s’élèvent !
Un bel Omble Chevalier sur le site de pierre à Bises au lac du Bourget. Toujours entouré des Lotes.
Comme vous le savez, la plongée sur les omblières est interdite depuis le 15 décembre et ce jusqu’au 31 janvier 2010. Ceci concerne Chillon, Baye de Montreux, Fenalet, et Meillerie. Parlez en faites vos commentaires laissez vous allez mais SVP restez correct je veux que cette page soit vu par tout le monde..
Voici un lien ou vous trouverez une copie de l’interdiction de plonger sur les omblières du canton de Vaud.
Et voici encore celle du côté Français faites attention. Sous prétexte de protéger les Ombles Chevaliers des plongeurs !
Interdiction de la pêche des Ombles en Haute-Savoie et dans les cantons lémaniques
Après la Haute-Savoie, les cantons lémaniques interdisent à leur tour la commercialisation des ombles chevaliers de plus de 39 centimètres pêchés dans le Léman. Des teneurs élevées en PCB ont été détectées dans ces poissons de grande taille.
Les polychlorobiphényles (PCB) ont la particularité de s’accumuler dans la matière grasse : plus l’omble est âgé, plus la quantité de PCB qu’il a stockée augmente, ont expliqué mardi les cantons de Vaud, Genève et Valais dans un communiqué commun.
Risque
Les analyses menées par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) ont montré que les ombles peuvent être consommés sans problème si leur taille est inférieure à 39 centimètres. Au-delà, ils peuvent présenter un risque pour la santé.
Cette décision met un terme à la cacophonie sur la pêche de l’omble chevalier dans le Léman. En avril, cette pêche était interdite côté français, mais pas en Suisse. La Haute-Savoie et Annecy a ensuite assoupli son interdiction et l’a limitée aux poissons de plus de 39 cm, une décision à laquelle les cantons lémaniques se rallient désormais.
Mesure proportionnée
L’interdiction de commercialisation des poissons de grande taille a été communiquée aux pêcheurs professionnels. Les chimistes cantonaux jugent cette mesure «proportionnée»: les poissons concernés constituent une faible part de la pêche professionnelle. Ils estiment qu’une telle interdiction ne nuit pas «gravement» aux intérêts économiques de la branche.
Les PCB sont interdits en Suisse depuis 1986. Ces mélanges industriels étaient autrefois utilisés pour leurs propriétés isolantes. Il en existe plus de 200 sortes, dont une douzaine présentent un effet toxique analogue à celui des dioxines.
Page facebook :
A propos de l’article intitulé «Les ombles chevaliers en voie de disparition» ( 24heures du 19 octobre 2009):
Plongeant depuis de nombreuses années sur l’omblière de Chillon, j’ai aussi été témoin de la forte diminution du nombre d’ombles chevaliers sur leur site de reproduction. Mais ce qui m’a toujours choqué, c’est le filet de pêche posé au milieu de l’omblière au prétexte de prélever de la semence pour la reproduction artificielle. Les «bons» jours, j’ai vu plus d’une centaine d’ombles pris, et je me demande si la totalité du tonnage des ombles pêchés dans le Léman ne vient de ce filet. Si un prélèvement est nécessaire, quelques individus devraient être suffisants, et je pense que l’intérêt de ce massacre est plus mercantile que pour le repeuplement.
Les plongeurs étant les seuls témoins de ces abus et sous prétexte qu’ils saccageaient les filets de pêche, la Commission intercantonale pour la pêche dans le Léman a décidé à partir de 2007 d’interdire la plongée entre le 15 décembre et le 31 janvier sur les omblières. Cette mesure n’a aucun but de protection de l’espèce, mais seulement pour favoriser sa pêche.
Alors, la question est maintenant de savoir si une mesure de protection ne serait pas d’arrêter la pêche des individus reproducteurs sur leur lieu de reproduction. Cesser cette aberration et laisser poissons et plongeurs tranquilles!
Yan Ottesen,
biologiste et plongeur, Rennaz
tout à fait d’accord, nous plongeurs sommes témoin des ravages faits par les filets des pècheurs, il y en a d’ailleurs plein les fonds sous marins ils sont accrochés jusque certain à plus de 100 mètres et peuvent remonter jusqu’à 70m. Nous avons des dizaines d’exemples comme celui-ci.
Ce ne sont certainement pas les plongeurs qui saccagent les omblières !
Sans les hommes, aujourd’hui, il n’y aurait sans doute plus d’ombles chevaliers dans le lac Léman. Mais c’est par la faute des hommes qu’on en est arrivé là. Les villes qui s’étendent; les rives que l’on bétonne; les quais et chemins que l’on multiplie; les enrochements sur des kilomètres et des kilomètres: il ne reste plus que 3% de rivage naturel sur les 200 km de pourtour du lac Léman.
Henri-Daniel Champier, pêcheur professionnel à Clarens, est plus qu’un pêcheur: il s’intéresse au lac, aux poissons, à leur passé, à leur vie et à leur avenir. Les ombles, c’est sa passion. Depuis des années, il se bat pour que l’homme redonne à ce magnifique carnassier des grands fonds – il adore se gaver de perchettes – les moyens de frayer où il aime le faire. C’est-à-dire sur des galets propres que les courants amènent et emmènent, accumulent en collines qui se font et se défont au gré des vents, des tempêtes et du temps, et dont la base se trouve à des dizaines de mètres sous la surface.
«L’omble n’a plus cela à disposition, ou presque plus. Quand les rivières en crue amènent des galets, on les enlève, on les exploite, à coups de pelleteuses», dit Champier, que nous avons accompagné hier matin, bien avant le lever du soleil, sur son bateau bleu. «Si on laissait les galets s’accumuler sur de vraies grèves, comme jadis, puis rouler jusqu’à des dizaines de mètres de fond, ils compenseraient ceux que le lac engloutit. Les femelles pourraient y déposer leurs œufs à l’abri des lottes prédatrices, et la fraie naturelle existerait à nouveau. Elle n’a pas disparu complètement, mais elle est extrêmement faible…»
Quelque 1 200 000 alevins lâchés par année.
Avec nous sur le bateau, Jean-Michel Troillet, garde-pêche. Il confirme les propos de Champier avec des chiffres costauds: «Une récente statistique, effectuée lors d’un concours et basée sur un marquage inaltérable, fait apparaître une tendance selon laquelle 80 à 90% des ombles prélevés dans le Léman sont issus de lâchers officiels, en France ou en Suisse. » Il faut savoir à ce sujet qu’un accord international impose aux deux pays de lâcher chaque année, à parts égales, 1 200 000 alevins (appelés estivaux) de cinq à sept centimètres dans le Léman.
Voilà pourquoi, ce matin, devant Chillon, sous la lune et dans le noir, à l’heure où les vents et les courants ne gênent pas, Champier – mandaté par l’Etat de Vaud –, lève ses filets posés la veille jusqu’à près de huitante mètres de fond sur une des quelques omblières survivantes. Il s’agit de capturer les mâles et les femelles ombles, reproducteurs, prêts à la fraie, pour arroser avec la semence des premiers les œufs extraits des secondes.
Les poissons capturés ne s’en remettent pas, ils ne sont pas remis à l’eau. «C’est dommage, mais l’opération, nous le savons, en vaut vraiment la peine», disent les deux hommes. La récolte d’œufs couleur maïs, 18 000 hier, est bonne. Troillet les a soigneusement prélevés, manipulés, chouchoutés, mélangés avec le sperme des mâles. Dès le retour au port de Clarens, il filera les déposer à la pisciculture de Saint-Sulpice, où ils seront pris en charge. L’été prochain, si tout se passe normalement, la moitié de ces œufs seront devenus des estivaux, qui s’en iront vivre leur vie dans le lac. Champier et Troillet vont renouveler l’opération plusieurs fois, jusqu’à fin décembre. Il y a des jours fertiles, d’autres moins. L’idéal serait d’atteindre les 600 000 œufs. Les années à venir seront très instructives, car, grâce au marquage systématique des estivaux – par une couleur inoffensive qui se fixe sur un petit os du crâne – de vraies études, en nombre et en temps, pourront en dire plus sur l’existence et la survie de l’omble.
Et les ricochets?
Le jour se lève sur le bateau, sur le pêcheur, et sur le garde-pêche. Mais pas encore sur l’omble, comme le relève Henri-Daniel Champier: «Il n’y a pas d’autre choix, pour le moment, que de persévérer dans cette fraie artificielle. On peut s’attrister du fait qu’on sacrifie ainsi des reproducteurs, mais, pour un poisson prélevé, nous en remettons tout de même six cents à l’eau, c’est un meilleur rapport que dans n’importe quel casino!»
Mais à quand des grèves, des galets, des collines immergées idéales pour que les ombles sortent de leur nuit? «Le canton, grâce à nos observations, a accordé une subvention aux communes pour des projets liés à notre volonté de créer un vrai chemin de galets. Vevey, Montreux, Corseaux et Veytaux s’y sont intéressées. »
Et puis, souligne le pêcheur: «Les grèves de galets ne sont pas utiles qu’aux ombles, elles servent de trait d’union entre le lac et la terre, elles incitent à la baignade, à la promenade, elles invitent les enfants à jouer, à faire des ricochets. »
Je ne pense pas que cette interdiction de plonger ait été faite dans l’esprit d’éviter que des plongeurs puissent témoigner des ravages des filets, mais plutôt parce qu’ils ont éstimé que ces plongées pouvaient nuire à la reproduction de l’espèce (idée que je ne partage pas). ll parait évident que les plongeurs ne sont aucunement responsables de la diminution d’effectif des ombles. Autre remarque qui n’engage que moi : si le prélèvement de géniteurs pour réaliser une fécondation artificielle est encore indispensable, c’est aussi parce que le prélèvement des ombles par les pêcheurs professionnels au moyen de filets est trop important. Si le problème était le mauvais état des omblières, il suffirait de les réhabiliter (comme cela peut se faire en rivière). De toute façon nous verrons bien comment évoluent les effectifs suite à l’interdiction de pêche…