Formation plongée Recycleur Trimix Hypoxique level 3 avec Aldo à Cavalaire
Résumé de notre formation de plongée Hypoxique en recycleur Inspiration avec Jérome comme narrateur, excellent d’ailleurs.
Plongées Profondes à Cavalaire
Fin Mai 2008 à Paris, en plein boulot;
Coup de téléphone de Nicolas qui m’annonce qu’il plonge toutes les fin de semaine dans le lac du Bourget avec son recycleur Evolution ,de manière à étoffer son carnet. Il s’oriente déjà vers un stage avec Aldo Ferrucci courant Aout pendant ses vacances, pour passer le niveau Trimix confirmé…… Moi qui pensait « plongouiller » un peu cool depuis mon dernier stage l’an dernier durant cette même période, je me laisse finalement convaincre (sans trop me forcer je l’admets) de l’accompagner durant ce stage de 4 jours.
Début Aout à Cavalaire :
Cela fait à peine une semaine que les vacances (les vraies) sont terminées, et que je suis remonté sur Paris pour bosser, j’ai profité de ces 15 jours sur place en Juillet pour tremper mes palmes une dizaine de fois dans la baie, pour des plongées sympathiques sur le TOGO, le RUBIS et autres HELLCAT ou Barge aux Congres, et ce à chaque fois en recycleur.
Quelques photos du Hellcat
Cette fois-ci de retour sur mon lieu de villégiature, les choses sérieuses vont commencer (c’est pour ça que je me fait un malin plaisir à affirmer à qui veut bien l’entendre que « non, ce ne sont pas des vacances ! » ).
L’objectif de ce stage est de parfaire notre formation, et d’envisager des plongées à des profondeurs de trois chiffres avec le recycleur. Les trois premiers jours de stages m’ont permis de recadrer un certain nombre de mauvaises habitudes prises avec le temps, ainsi que d’intégrer la gestion de l’équipement complémentaire pour mener à bien des plongées à ces profondeurs. (entre autre la gestion du deuxième Bail-out )
Au programme : révision des « gammes »avec gestion de la réchappe en circuit ouvert, manipulation des ordinateurs, lancer de parachute et cours théoriques durant l’après-midi.
Nous voici donc arrivés ce Jeudi matin à la fin du stage, avec pour objectif annoncé une plongée « ballade » aux environ des 100 m de profondeur. Le site choisi par Aldo sera le tombant à Mémé, situé dans la baie à 15min environ de navigation du Port par semi rigide. La veille, nous avons effectué le briefing de cette plongée et planifié celle-ci à l’aide du logiciel V-Planner , tout en intégrant la procédure de secours notamment dans la gestion des consommations des gaz.
Rendez-vous est donné au local des compresseurs de plongée à 07h00 (je vous disais bien que ce n’étaient pas des vacances), pour un départ du bateau prévu à 07H45. Mon équipement habituel est prêt :
-Combi étanche (l’eau a beau être à 25°C en surface, elle doit avoisiner les 14°C en bas)
-Recycleur Inspiration Vision, équipé de son bloc de diluant trimix 8/63.
-Deux Bail-out de secours : un bloc Alu 7L trimix 16/40 ainsi qu’un bloc alu 10L de Nitrox 32.
J’ai remplacé la Sofnolime pour l’occasion.
J’embarque avec moi mon ordinateur VR3 –C4,et tout le petit matériel qui va avec (Moulinet et Parachute, ardoise de poignée sur laquelle j’ai collé le Run –Time de la plongée, phare HID 10w Dive Rite).
L’équipement complet doit bien peser dans les 50-55kg à Sec.
Nicolas a opté pour la même configuration que moi, si ce n’est son recycleur légèrement plus petit ;
Aldo quant à lui plongera comme toujours avec son Mini Megalodon.
Nous sommes accompagnés par deux bouteilleux à l’air, qui baliseront la descente dans le bleu préalablement jusqu’à 60m, là où commence le haut du tombant. Arrivé sur site, Jules notre pilote, envoie la balise à la baille, suivi quelques minutes après par les plongeurs Air qui vont assurer son positionnement au fond. Nous sommes enfin prêts, et je transpire abondamment dans ma combinaison pendant que nous patientons en tournant autour de la balise avec le bateau. Le courant a l’air assez fort, ce que me confirme la trainée que laisse la bouée en surface ; il ne va pas falloir moisir longtemps et descendre rapidement pour éviter de se faire embarquer.
Enfin, c’est à nous. Nous basculons en arrière dans un même mouvement, et nous retrouvons rapidement à 6m pour un bubble-check.
Je me suis gavé de Solupred depuis 2 jours, car j’ai une oreille qui ne passait pas bien encore hier. Pour le moment tout va bien, et nous continuons notre descente le long de la balise. Nous suivons Aldo qui ouvre la marche et nous retrouvons le haut du tombant à 60m environ au bout de la balise. Nous attaquons la descente vers les profondeurs le long d’un tombant planté de gorgones jusqu’à une sorte de marche située vers 80m environ de profondeur.
J’entends le « YOUPI » de Aldo qui, en écartant les bras semble voler au dessus de la marche et s’élance comme un parachutiste plus bas; je le suis à mon tour, doublé par Nicolas qui a enclenché le turbo et qui rattrape tout le monde. Nous tombons littéralement et nous retrouvons sur la partie plus verticale du tombant, moins riche en faune fixée car plus verticale et donc moins éclairée par la lumière naturelle ; je jette un coup d’œil sur mon ordi : 106 m….
J’ai le cerveau dans le brouillard, comme si j’étais narcosé, ce que je suis peut être finalement, bien que le calcul de la profondeur Air équivalente me situe pourtant aux alentours de 25 m avec les mélange que nous respirons. Je passe la main sur la coque du recycleur et trouve en aveugle la commande d’allumage de mon phare HID : rien, le bestiau reste éteint ; je me maudis de ne pas avoir une fois encore vérifié les batteries avant la plongée, et récupère prestement ma lampe Ikelite qui j’espère a tenu le choc à cette profondeur. J’éclaire d’un petit pinceau lumineux le tombant qui défile sous mes yeux, tout en remontant le long d’une grosse faille que l’on devine au loin ; l’eau est claire. J’entends le choc métallique des deux bails out qui frottent de temps en temps sur la coque de mon recycleur.
Régulièrement à tâtons, je saisis mes deux détendeurs de secours pour me familiariser avec leur position. Je fais de même avec le moulinet que j’ai accroché sur une boucle de mon harnais vers l’arrière. Nous remontons dans la zone des 80m, ce qui me permet de récupérer l’autre partie de mon cerveau qui était restée jusqu’à présent absente. Je trouve que le tombant est plus sympa avec sa faune fixée. Par contre pas ou très peu de poissons. Déjà 13 minutes d’immersions. Il est grand temps de rejoindre la surface et d’entamer la déco, d’autant plus que chaque minute passée au fond se paie cash en durée aux paliers.
Nous avons planifié environ une heure de temps d’immersion, y compris les paliers. Nous remontons en pleine eau jusqu’à une profondeur de 30m environ. Le haut du tombant a déjà disparu dans le bleu; je fais le signe « parachute » à Aldo qui acquiesce du regard. Je décroche le mousqueton et envoie le tube qui file vers la surface ; avec mon dévidoir de 50m je suis certain de ne pas être trop court. Je rembobine tranquillement, tandis que nous sommes accompagnés dans notre lente remontée par des bancs de méduses urticantes : au moins cela nous occupe pendant un certain moment. Nicolas sort son Bardes tout neuf qu’il tient à essayer.
Trois minutes plus tard, la ligne de déco dégringole du semi-rigide qui tourne autour de nous ; je fais signe à Nicolas que le fait d’envoyer un deuxième parachute au palier a pu être interprété par le pilote comme un signe de détresse ; ce n’est pas grave,on s’en expliquera tout à l’heure.
J’accélère la déco en envoyant de l’Oxy pur dans la boucle de manière à maintenir une PPO2 aux environs de 1.5 b. Nous sortons de l’eau au bout de 66 minutes, et nous déséquipons dans l’eau avant de grimper dans le zodiac. Jules nous a suivi pendant toute la déco avec le zodiac et nous annonce que nous avons dérivé de 1 km à cause du courant pendant nos paliers, foi de GPS ! Ben cela fera toujours ça de moins à faire en bateau pour le retour au port. Déjà, nous pensons à la suite et aux plongées qui nous attendent en Octobre au même endroit………mais là encore, ce sera une autre histoire.
Jérôme