De la dangerosité du CO2 en Plongée et certes plus encore en Plongée recycleur.
Si il y a un truc sur lequel il ne faut pas lésiner en plongée recycleur c’est le danger du CO2 !
Un petit rappel :
Sur effet du CO2 : si en surface on a juste 1% de CO2 dans le bloc (Plongée Bouteille) (ça peut paraître rien, hein, 1% et en surface, on est insensible à ce taux) et ben :
– à 10 mètres de prof : léger essoufflement
– 30 m : essoufflement net, céphalées : bon, tu me diras, normalement on arrête avant mais si on continue…
– 50 m : essoufflement incontrôlable
– 60 m : tachypnée, vertiges, vomissements, narcose (le CO2 accentue la narcose du à l’N2)
– 70 m : syncope avec perte de connaissance & mort
Il y a du CO2 dans l’air et ce taux est en constante augmentation depuis l’ère industrielle on a dépassé maintenant les 400 ppm de CO2 (parties par Millions) source
SOIT 0.04 %…. de CO2 dans l’air
Mais comme on le sait l’homme est un mammifère conçu par la nature pour respirer de l’air donc 21% d’oxygène à la pression atmosphérique soit grosso modo 1 bar soit une PpO2 de 0.21, si l’organisme peut tolérer une légère variation autour de cette « norme » (normoxie), il n’en va pas de même lorsqu’on s’en éloigne (hyperoxie ou hypoxie).
Et il en est de même pour le CO2, dès que sa PPCO2 va augmenter, il va devenir très dangereux, Les symptômes à différents niveaux de l’augmentation de pCO2 :
0.38kPa (0.0038bar) Aucun (valeur de pCO2 à pression atmosphérique)
1.5kPa (0.015bar) Augmentation de la fréquence de ventilation
2.5kPa (0.025bar) Maux de tête, étourdissements, des vertiges, des nausées, sensation de manquer d’air, troubles de la vision
6.5kPa (0.065bar) Perte de conscience
Pourtant ces tests sur le Danger du CO2 en plongée recycleur n’ont pas été menés en millieu humide ni hyperbar
Par contre tous ces tests ont été mené à sec à la pression atmosphérique. Aucune étude n’a été menée en milieu hyperbare et encore moins « humide ».
Il faut s’en méfier encore plus en plongée recycleur puisqu’on respire dans une boucle fermée et le CO2 produit par notre corps va être stocké par une cartouche de chaux. Chacune de nos expirations va rejeter 16% d’oxygène que notre corps n’a pas consommé et 5% de CO2. (on est loin des 400 ppm… de l’atmosphère)
Il est donc vitale de capter tout le CO2 et ce n’est pas chose facile, la température de la chaux et sa pression de travail influe sur sa capacité à capter le CO2, une hyperventilation rythme de respiration trop rapide (et l’on sait justement qu’une hypercapnie mène à l’hyperventilation) ne laisserait pas le temps au CO2 d’être capté par la chaux, la vitesse des gaz seraient trop importante. On se trouverait dans ce cas dans une phase mécanique irrécupérable.
L’anxiété peut conduire à une ventilation fréquente et peu profonde et pourrait entraîner une expiration insuffisante du CO2 qui resterait dans nos poumons. L’épuisement physique dû à un travail acharné (palmage à contre courant par exemple) et augmentation de la production de CO2 peut avoir des effets similaires. L’augmentation de la densité des gaz (augmentation de la pression) et de la résistance respiratoire accrue amplifie ce mécanisme.
Que dis la norme CE des Recycleurs sur le danger du CO2 en recycleur de plongée ?
La nouvelle norme en vigueur elle ne fixe pas de seuil limite mais parle de temps pour atteindre un seuil de CO2: 5 mb et mini 10′ pour arriver à 10 mb
Une PPo2 élevée cache une PCO2 élevée… on le sait et c’est le comble…
L’hypercapnie (augmentation du taux de CO2) augmente la vasodilatation, l’effet inverse, l’hypocapnie augmente la vasoconstriction ce qui va réduire les connections neurovasculaire…mais cela est il possible ? ou a t il un effet sur le plongeur ? SzaboK2011309-581
Les capteur de CO2 ça existe oui bien sur… mais ils ne fonctionnent pas bien et ne sont pas fiable soumis à l’humidité et notre souffle respiratoire en est gorgée. Les gouttes d’eau influent sur la précision des capteurs infrarouge d’analyse du CO2. De plus la réaction chimique de fixation de la chaux produit de l’eau et de la chaleur. Il n’y a pas assez de retour d’information d’utilisateurs.
Expériences vécues du danger du CO2 en plongée recycleur :
Et je peux vous dire que pour avoir oublié le joint du canister de mon recycleur Inspiration lors d’une plongée sur l’épave du Rubis, j’ai bien senti le mal de tête et ça va très vite ! J’ai bien sentie l’Hypercapnie et le mal de tête tout l’après-midi.
En 2005, Dave Shaw plonge dans une grotte d’Afrique du Sud en recycleur Biomarine Mark 15.5 à 271 m de profondeur. Lors de cette plongée extraordinaire il retrouve le corps d’un plongeur disparu il y a plus de dix ans. Plus tard il replonge alors afin de remonter le corps de 264 m de fond, mais ses efforts à cette profondeur lui font produire trop de CO2 qui va le tuer. Case report Dive Shaw’s death Environ Med 2007
Sources physio Docteurs B.Delafosse & S.stamenkovic